Kolet GOYHENETCHE

Le 13 Février 2022, dans la galerie de Pierre à Bordeaux, pour son exposition « Nous qui vivons dans un reflet ». 

Kolet vit et exerce sa pratique de l’aquarelle à Bayonne.

 

Lorsque j’ai rencontré Kolet j’ai vu des yeux grands ouverts, un regard en couleur et un sourire dans la voix. Kolet est solaire. Elle accueille le monde avec spontanéité et son énergie déborde pour vous sans même qu’elle ne vous connaisse.
Ses premières paroles à moi furent roses, d’un rose pastel, frais, presque floral et printanier. 

Elle n’a pas cherché à m’expliquer, elle a d’abord tenté de comprendre. 

Nous nous sommes assises sur des tabourets que nous disposâmes sur le trottoir bordant l’entrée de la galerie de Pierre. C’était dimanche après-midi. Tandis que le soleil se délestait tranquillement de sa chaleur, un rayon de soleil. L’unique. Kolet lui donna un peu de ses yeux qui se révélaient alors un peu plus à moi et ses paroles suivirent, rythmées par sa couleur. 

 

Kolet me parle de la peinture comme une évidence de toujours et de tous les jours. Une pratique qui n’était pas en réponse à une question. Très tôt donc, elle a su qu’elle ferait l’école des Beaux-Arts. 

Cette amoureuse de l’aquarelle défend un laisser-aller, une liberté intuitive et profonde. En cela, les images, porteuses de mémoire, la fascinent : elle les manipule, les détourne et les combine pour raconter de nouvelles histoires.

Kolet est entraînée par les couleurs et les images, des correspondances qui s’offrent à elle comme des vagues : ce va-et-vient qui ne suggère pas le retour. 

Elle affiche un refus des normes et se défend lorsqu’on lui assigne un mouvement. 

Kolet a trouvé un îlot de sérénité depuis lequel le dessin se laisse aller : elle ne s’appartient pas.

 

Un mouvement aussi entraîné par la musique qu’elle écoute. Les sons la portent. 

Cette explosion assumée des couleurs, elle la doit en partie à la musique pop et électro qu’elle écoute. Émane de la modestie de ces courants musicaux, le support de ses définitions : le papier. Un support sans prétention et non pérenne. 

 

L’autre, aussi.

Oui, Kolet se sent l’autre, bien au-delà de la retranscription. 

C’est en cela qu’est en elle plus qu’un souhait, une nécessité de se faire comprendre. L’exactitude maîtrisée de ses propos, celle avec laquelle elle se sera efforcée de modeler sa pensée et dont chaque mot aura le poids qu’elle aura su lui donner. En bref, une interprétation limitée mais rigoureusement modérée.

 

Sa peinture est légère, fluide, presque aussi éphémère qu’un sourire, un éclat de rire. Des dessins qui suggèrent l’impermanence des choses, leurs mouvements infinis. Ce sont ses ressentis qui la guident, la question du goût est réfutée et bien étrangère à sa pratique.

 

 [extrait de l’interview]

 

Si tu devais être un objet, lequel serais-tu ?

 

Je ne suis pas un objet et je n’ai pas envie d’être un objet.

Une passoire. Je suis un peu percée quand même.

Je suis très tête en l’air.

J’ai n’ai pas envie de retenir, je préfère laisser passer. Je suis de l’eau.

Je n’aime pas l’idée de devoir m’identifier à autre chose que moi-même.

De l’eau me va bien. Ce n’est pas un objet inanimé mais ça me va bien.

 

 

Où pouvons-nous trouver ton art ?

 

Chez moi, chez Pierre et sur Instagram. 

@koletgoyhenetche

@pierrepoumet

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