Le 14 mai 2022 à Toulouse, dans son studio, chez lui aussi. 

Patrick Betbeder est avant tout un éclectique, un curieux. Une curiosité qui nait d’une façon de regarder, d’observer. Il n’aime pas la théorie. Il préfère la pratique, le mouvement dans lequel il se laisse aller : une hypnose, un ailleurs pas moins vrai que son identité. 

Jusque dans ses gestes, sa façon de vous raconter une histoire est sans vacuité. 

Patrick a commencé la photographie durant sa jeunesse ; certainement en opposition à ses études. La peinture et les traits qu’il faut lui attribuer ont aussi su accueillir ses fascinations des couleurs, des formes, de leurs harmonies ou dissonances qu’elles affirment. 

Ce qu’il aime à travers la photographie c’est sans doute la beauté que nous donne chaque instant. La magnificence d’une lumière, d’un geste ou d’une énergie qui n’attend pas d’être capturée mais que lui saura vous donner avec rigueur, justesse et contrôle. Une démarche bien loin de toute revendication. Dénoncer ou intellectualiser un point de vue ne l’intéresse pas. En cela réside ce qu’il se refuse. 

Parmi ses derniers travaux, toujours ceux de ses voyages – dernièrement, une escapade parisienne. Puis, il y a eu le confinement. Un jour, une heure, un kilomètre. Des tirages différents, non par le vide et la platitude du bruit qu’il y avait dans les rues mais bel et bien par le passage des uns et des autres, aussi rares furent-ils. Ce projet, au même titre que le sport qu’il pratique témoignent de son besoin de performer. Ce qu’il expérimente doit être abouti, sinon mieux vaut ne pas le commencer vous dira-t-il, car des idées il n’en manque pas. 

Ses photographies sont aussi destinées à Toulouse et certaines lui rendent hommage, à travers l’amour par exemple. Le projet des portraits amoureux en collaboration avec la Galerie 21 en sont l’exemple. De grands tirages sur toile, imprimés en noir et blanc, habillaient les façades de l’immeuble abritant la galerie, offrant ainsi aux spectateurs des scènes d’amour qui mettent en marge le tabou de l’âge. Car c’est par la lumière que la portée de l’image est révélée, pas par les idées qu’elle véhicule.