Titos Kontou, peintre sculpteur

…se présente

Titos Kontou, je suis artiste peintre et sculpteur d’origine grecque. J’ai longtemps vécu à Athènes, où j’ai fait mes premières expositions, avant celles de Paris, puis me suis installé à Toulouse il y a une dizaine d’années. J’expose depuis 1999. Depuis mon installation à Toulouse, j’expose à Bruxelles, au Brésil, en Espagne, en Italie mais surtout en France et tout particulièrement dans le nord de la France. 

Mes sculptures et mes peintures forment un ensemble, une unité. J’aime que ces deux disciplines dialoguent pour faciliter l’entrée du public dans mon univers.

Je qualifie mon travail comme étant expressionniste. Il exprime des sentiments, du vécu ou même encore des choses plus générales, une thématique par exemple.

Pourquoi avoir déménagé à Paris ?

J’y ai déménagé parce que c’est là que j’ai rencontré ma femme. J’exposais déjà à Paris à l’époque où je vivais à Athènes. Je suis aussi d’origine française. J’ai de la famille en France et viens donc leur rendre régulièrement visite depuis que je suis jeune.

Quelle a été ton éducation à l’art ?

Après le BAC j’ai fait des études d’art appliqué. Au début je m’intéressais beaucoup à l’illustration, au graffiti et au street art. Et, à Athènes, je travaillais avec des entreprises pour lesquelles je faisais des fresques, des pancartes, de la décoration. C’est un travail que j’ai quitté pour m’intéresser à l’histoire de l’art et notamment tous les grands maîtres dont Van Gogh, Gauguin…Tout ceux qui m’ont inspiré. C’est au fur et à mesure que j’ai créé ma propre signature. Mais, mes études d’art m’ont aussi permis de découvrir d’autres pratiques comme la sculpture ou la vidéo. 

Tu étais dans une école d’art ?

Oui. Je n’ai pas voulu faire les Beaux-Arts d’Athènes. C’était trop académique et voulais aller au-delà. Je sortais des sentiers battus. Cela explique d’ailleurs que mes rencontres se fassent principalement avec des artistes qui sont dans l’art singulier, comme Philippe Aïni. Artistes pour la plupart autodidactes. Je pense que les grands artistes sont autodidactes. À l’instar de Gauguin ou Van Gogh. 

[réflexion sur la valeur des diplômes délivrés en art]

Sinon, j’ai aussi été inscrit aux Beaux-Arts de Toulouse en 2000 mais n’y suis jamais allé. À cette époque je ne voulais pas encore m’installer en France.

Quel rôle ont joué tes parents dans ton parcours ?

Je ne peux pas dire que mes parents m’aient initié à l’art. Quoique, si un peu. Mon père fait des icônes, peint et fait aussi des sculptures en bois. Mais, ce n’était pas son métier. On allait voir des expositions ensemble. Il m’a certainement donné le goût de l’art. Quand j’étais petit je dessinais beaucoup, j’avais toujours un crayon à papier dans la main. Bien-sûr, ma famille m’a soutenu dans ma démarche. 

Qu’est ce qui t’a décidé à te lancer en tant qu’artiste ?

C’est une passion depuis petit. Je ne me voyais pas faire autre chose. Encore que je m’intéresse à plein d’autres choses et ai donc fait d’autres formations à côté. J’ai fait une formation de jardinier par exemple, parce que j’adore les plantes. D’ici peu de temps je vais suivre une formation dans le bois, parce que c’est une matière que j’aime également beaucoup. Je fais de la cuisine et plein d’autres choses encore. Je ne suis pas monomaniaque mais ma grande passion reste l’art. Dans l’art on passe beaucoup de temps à réfléchir. Tout se trouve dans l’inconscient. Ce sont ces choses qu’on arrive à sortir au moment de la création. C’est magique de pouvoir sortir quelque chose que tu n’imagines pas. L’inconscient se nourrit aussi, et permet donc d’enrichir notre art. 

Quelles sont les techniques et/ou matières que tu aimes travailler 

J’ai longtemps travaillé avec l’acrylique parce que ça a l’avantage de sécher rapidement. Mais, l’huile révèle une autre lumière et les couleurs sont davantage à vif : elles ont plus de lumière. En plus, on peut mieux travailler la matière. Cela fait maintenant une quinzaine d’années que je ne travaille qu’à l’huile. J’utilise aussi d’autres matériaux comme le sable, des copeaux de bois, qui créent une matière, une surface, une texture.

Pour la sculpture, j’aime bien l’argile car je peux enlever de la matière et faire apparaître des formes. Le plâtre est une tout autre démarche, plus réfléchie, mais que j’aime tout autant. Il y a la contrainte de la structure métallique sur laquelle tu ajoutes le plâtre. Ce n’est pas la même démarche, l’une tu enlèves, l’autre tu ajoutes. Ce que j’aime bien avec le plâtre c’est son côté plus brut. Je rejoins l’expressionisme là-dessus aussi, disons que c’est une continuité de Giacometti ou d’artistes de cette appartenance comme Marc Petit, un sculpteur français contemporain. Lui, en revanche, ne travaille que le bronze. 

De manière plus générale, j’aime mélanger tous les matériaux. C’est comme une cour de jeu, d’expérience des matériaux. On voit comment les matériaux se complètent et dialoguent. Ce qui m’intéresse c’est d’être en contact avec la matière et sortir tous les sentiments que je peux avoir au moment de la création.

Quelles sont tes inspirations ?

Mes inspirations ont évolué. Mais, je reste assez fidèle aux expressionnistes. Mes premières inspirations étaient Van Gogh, il était aux prémices du mouvement et nombreux sont les artistes qui se sont inspirés de lui pour créer le mouvement expressionniste. Je m’inspire donc davantage de Gauguin, de Soutine, des sculpteurs comme Giacometti ou Richter. Après, les contemporains comme Bacon sont arrivés.

Le Greco était aussi en avance sur son temps, c’est quelqu’un qui avait déjà sorti ses couleurs et ses formes allongées. 

Jérôme Bosch,  Le Caravage pour la profondeur du relief.

Kiefer, un très grand contemporain qui sculpte sur les toiles.

Sinon, pleins d’autres amis artistes français de notre époque dont j’ai fait la rencontre durant mes expositions et qui m’inspirent à travers les échanges que l’on a.  Je pense aussi à Lydie Arickx…

Si tu devais choisir trois artistes dont tu apprécies l’œuvre, lesquels seraient-ils ?

C’est impossible. 

[rires]

Souvent je note mes inspirations, ça me permet de ne pas les oublier.

 [il cherche alors dans ses notes sauvegardées…]

Jean Rustin, un artiste français décédé il y a quelques années, Francis Bacon, Paul Rebeyrolle, qui a son musée près de Limoges et l’espagnol Miquel Barcelo. 

J’ai le droit de citer quelques anciens ?

[rires]

Gauguin, Van Gogh et El Greco. 

As-tu exposé récemment ?

J’avais fait une exposition à Bayeux du 5 au 20 Juin, où il y avait eu un super échange avec le public, j’avais beaucoup aimé.

Mais, plusieurs sont en cours en ce moment. J’ai une superbe exposition en duo à Bruxelles avec Marchesini Arnal, dans la galerie Bruno Matthys. Sinon, aux Olivetains, près de Toulouse, avec la galerie 3.1. Nous sommes six artistes à exposer jusqu’au 26 Septembre.

J’expose aussi dans une galerie à Rio en ce moment et chez Phillippe Aïni à la Coop’art.

Une exposition est prévue au Grand Palais à Paris en février.

Si tu devais être un objet, lequel serais-tu ?

Un bout de bois. Pour ne pas dire un arbre, parce que j’aimerais bien être un arbre. 

Pourquoi ça ?

On peut me sculpter. 

Où pouvons-nous trouver ton art ?

Dans quelques galeries dont la galerie 21 à Toulouse, dans les endroits où j’expose en ce moment et sur mon site internet. 

Quelques pièces sont en vente sur le site de Singulart ou Saatchi Art.

Mais, je préfère les ventes qui ont lieu par l’intermédiaire d’une galerie, j’aime rencontrer et échanger avec l’acheteur.

Le Centre d’Art Sacré de Lille a également une de mes œuvres, ainsi que le musée Benaki à Athènes.