Louis BRESSOLLES

Louis est arcachonnais et, après avoir été de passage dans la région ariégeoise, vit depuis peu à Toulouse. 

 

Le 19 Février 2022 dans l’atelier de Louis, à L’union, près de Toulouse.

 

La vigueur, l’énergie, le souci de l’histoire et l’utilisation de couleurs dérangeantes. C’est ainsi qu’apparaissent les créations de Louis lorsqu’on les croise pour la première fois. 

Des objets à son image, qui ne craignent pas la confrontation et qui savent rendre tranquille le frappant. Louis fait de ses travaux les témoins de sa vision aboutie du design. Une démarche mêlant le fantastique et l’éthique. 

 

Une procédure basée sur la récolte de matériaux. Cette obsession de la récupération est accompagnée par la narration qu’il y voit. Ce sont les volumes et la présence des objets qu’il observe qui modèlent l’imaginaire de ses créations, accompagné des idées qui l’obsèdent. Parfois, seulement la volonté de retranscrire l’inspiration de la récolte : une photo ou une narration qui était déjà présente avant son passage par le lieu – la quête au matériel n’étant pas son obsession première. 

 

Son intuition demeure par ailleurs le moteur de ses mises en forme aux lignes souvent organiques. Louis a très peu recours au dessin : il visualise et se fie aux déclics qui s’offrent à lui. Il perçoit davantage le dessin comme un moyen de communication avec l’autre. De la même façon, il n’oriente pas ses récoltes en fonction d’une recherche :  le besoin ne motive pas son déplacement. À Arcachon, alors qu’il ramassait aussi des déchets de pêche, c’est leur disposition dans les bennes qui l’interpelait et faisait écho à une histoire : celle des mains qui avaient déversé et disposé ces objets ici-même. Des filets de pêche tombants, dégoulinants, dont il ne se servit pas mais qui lui inspirèrent une texture, une matière, un vécu. Louis se sent l’objet, le vit et le fait danser selon ses perceptions. Une danse à laquelle l’usager est parfois partenaire, considérant de cette façon une interaction entre les deux entités – même si la finalité de ses créations ne réside pas dans leur aspect fonctionnel. 

 

Ses inspirations ? Les animés, l’univers spatial ou encore les fonds marins. En témoigne l’utilisation de certaines couleurs, tel que le vert Java (« menthe à l’eau diluée » me dit-il), le rose vif ou le bleu électrique. Ce bleu qui recharge en énergie, qu’il qualifie d’aqueux et associe à la foudre de Zeus. Bombées à la MTN 94, les créations se révèlent en fonction de l’intensité lumineuse du lieu dans lequel elles se trouvent.

Louis les organise par collection. Parmi elles, VOL et PLAY. Dans la collection VOL, il me parle d’Albator, une lampe qu’il a conçue pour que la lumière se raconte grâce aux ombres abstraites et aléatoires que l’environnement lui suggère. Une autre, Luciole, une applique murale type chandelier que l’usager empoigne pour retrouver son chemin, à la manière du fil d’Ariane, grâce au long fil électrique qu’il aura au préalablement branché à une source de courant.

Louis collabore très peu avec d’autres artistes. Il aime s’être redevant. Depuis Noël 2020 il produit pour lui : développer ses idées et montrer son imaginaire est désormais sa priorité.  

 

[extrait de l’interview]

 

Quels sont les artistes dont tu apprécies le travail ? 

Le Studio OrtaMiklos  et Gaetano Pesce.


Si tu devais être un objet, lequel serais-tu ?

 Pas un fauteuil, les gens s’assoient sur toi.

Probablement une table. Pour rassembler.

 

Où peut-on trouver ton art ?

 À l’atelier, sur Instagram ou à Jolimont, derrière quelques immeubles désaffectés.

@louisbressolles

https://louisbressolles.wordpress.com